Il y a une dizaine d’années, j’ai découvert la Communication Non Violente au moment où ma vie était compliquée : un travail exigeant et stressant, une relation de couple sur la fin, une famille toxique… La CNV a été un déclic : je n’avais pas à me soumettre aux désirs et besoins des autres, j’en avais moi aussi. Et j’avais le droit, voire même l’obligation de les remplir, pour aller bien !
La Communication Non Violente parait très simple au premier abord mais elle est très puissante. C’est un moyen de gagner en conscience et par conséquent, elle change notre façon de communiquer avec les autres.
La CNV a été créée par Marshall Rosenberg, un docteur américain en psychologie clinique. Il est parti de deux constats : l’être humain est naturellement bienveillant mais il est parfois coupé de cette bienveillance naturelle.
Alors comment y revenir ?
L’idée, c’est de sortir de nos habitudes qui génèrent du mal être et des tensions, de choisir hors influence ce qui est le plus juste pour chacun.
Pour cela, la CNV nous invite à clarifier nos intentions et désirs : nos besoins. Les mots suivront naturellement cette intention. Le dialogue sera fluide si on écoute ses propres besoins ET ceux de l’autre.
La CNV consiste à avoir conscience de soi et une expression claire et sincère à partir des besoins.
Et en pratique ?
Il y a ce qu’on appelle la grammaire CNV, c’est-à-dire une méthode qui non seulement aide à mieux se comprendre soi-même mais aussi à mieux communiquer. Pour cela, il y a 4 étapes (dites OSBD) :
- O : Observer les faits : « Quand j’entends / je vois / je me rappelle…. »
Considérez-vous comme un.e scientifique. Ne portez aucun jugement. Faites un descriptif froid, précis et exact de ce qu’il s’est passé, des mots qui ont été prononcés.
Ce n’est pas toujours simple. Je vous invite à la vigilance. On a souvent tendance à décrire les faits de façon biaisée.
Par exemple : « Tu étais en retard »… c’est un jugement négatif ! Pour le dire comme un observateur, le descriptif pourrait être : nous avions rendez-vous à 10h00, tu es arrivée à 10h30.
Pour vous aider, complétez la phrase : « Quand j’entends / je vois / je me rappelle…. »
- S : Identifier ses Sentiments : « je me sens…. »
« Je me sens…. »…. Mettre le bon mot sur votre émotion, celui qui vous parle à vous, celui de votre ressenti. Etre n’est pas la même émotion qu’être désespéré.e ou blasé.e.
Si vous n’arrivez pas à déterminer l’émotion que vous vivez, observez votre corps. Qu’est ce qu’il vous dit ? Qu’est ce qui se passe dans votre gorge, vos épaules, votre ventre.. ? A quoi cela correspond-il ?
Les émotions sont des messages. Derrière chacune d’elles, se trouve un besoin. Si les émotions sont agréables (joie, amour, détendu.e, apaisé.e, émerveillé.e…), le besoin a été satisfait. Inversement, si l’émotion est désagréable (peur, colère, tristesse, confusion, lassitude..), le besoin n’a pas été satisfait. L’émotion est un indicateur clef ! Elle nous donne des informations. Il n’y a donc pas de mauvaises ou de bonnes émotions, elles sont toutes utiles.
- B : Repérer son Besoin : « parce que j’ai besoin de … »
Trouver son besoin est essentiel. Les besoins sont universels. Tous les êtres humains ont les mêmes mais ne les remplissent pas de la même façon et n’en veulent pas la même quantité.
Le besoin est notre moteur.
Quelques exemples de besoins :
- En lien avec la survie : l’alimentation, un abri, la sécurité affective et matérielle…
- En lien avec la relation : l’amour, l’intimité, le partage, la confiance, le respect….
- En lien avec le jeu : la récréation, le ressourcement…
- En lien avec l’accomplissement : l’apprentissage, l’authenticité, la paix, le sens, la beauté…
- D : Faire une Demande pour nourrir ce besoin : « je souhaiterais / es-tu d’accord de … ? »
Quand on a conscience de notre besoin, on peut le remplir. Comment ? Quand on a faim, on peut manger une grande variété d’aliments : des frites, en passant par l’avocat, des biscuits.. ou du chou-fleur ! Pour remplir son besoin, c’est pareil : il y a des milliers de possibilités pour le faire. Si une option ne fonctionne pas, testez-en une autre !
Petit exemple concret :
- Observation : quand je me rappelle que nous avions rdv à 10h00 et que tu es arrivé à 10h30,
- Sentiment : je suis agacée
- Besoin : parce que j’ai besoin de respect
- Demande : serais-tu d’accord pour respecter l’heure convenue la prochaine fois quitte à ce qu’on décale l’heure du rdv ?
La CNV donne de la clarté sur soi et donne plus de chance d’être entendue par l’autre personne. Il ne vous reste plus qu’à la mettre en pratique ! Petit exercice : souvenez-vous d’un moment agréable, c’est-à-dire un kif, et mettez en pratique la grammaire : )
C’est la pratique qui vous permettra d’intégrer la CNV.